Sabine Leygonie
Nénette, c’était un bout de femme d’un mètre cinquante. Une voix inimitable, faite pour les enfants, rieuse, claire, chantante, forte et rassurante. Mamie Nénette, c’était ma grand-mère. En réalité, elle est à côté de moi sur le photo, nos cheveux se frôlent. Nous étions dans son jardin devant le mûrier platane.
Nénette, c’était un personnage!
Elle aurait pu être cuisinière… Mais elle faisait de grands plats traditionnels servis à la table des vendangeurs à la saison !
Elle aurait pu être commerciale… Plutôt, elle négociait de gros morceaux de viande au supermarché pour faire les 80 pâtés de l’année, arrivait à amadouer le gendarme qui lui avait demandé d’arrêter la voiture sur le bas-côté … parce que dans le monde il faut bien faire sa place !
Elle aurait pu être conteuse… Mais affairée du matin jusqu’au soir, pipelette intarissable, elle nous racontait en vaquant à ses occupations l’anecdote du village, l’excellente affaire réalisée à la salle des ventes ou quelques souvenirs d’enfance qu’on lui cueillait de sa mémoire…
Nénette, c’est la passerelle entre le temps d’avant elle et maintenant. Une inspiration, un des récits d’origine dont je suis née.
Enfant, elle parlait saintongeais, et moi simplement le français…