Les contes sont-ils encore vivants ?

Les premières traces de l’existence des contes remontent à l’antiquité égyptienne, au 13^ème siècle avant notre ère. Les contes sont de toutes les cultures. Leur origine remonte à la nuit des temps. Ils sont d’une longévité étonnante. Leur origine est anonyme, pourtant ils sont ancrés dans la communauté qui s’y réfère.

Du conte populaire à la littérature orale

Les contes ont une provenance populaire et se sont transmis par la tradition orale à travers la voix des conteurs. D’où viennent les contes ? Les versions collectées à partir du 18^ème siècle cataloguent plusieurs versions d’un même conte, chacune formée d’éléments éparpillés d’une région à une autre ou d’un pays à l’autre. Seule reste immuable sa forme, son oralité, le récit de fiction. Le travail de collecte réalisé au cours du 19^ème siècle a fait passer ces contes populaires à une appellation beaucoup plus noble aux yeux des érudits, décrits comme « littérature orale ». Les transcriptions de contes oraux, comme les travaux des frères Grimm, sont tout à fait remarquable par la quantité. La tâche est ardue car retranscrire l’oralité d’un récit est aussi trahir l’essence même du conte populaire. Les contes représentent en eux-mêmes le peuple en vie et les retranscrire les appauvrit.

Le cercle magique du conteur

C’est le conteur qui colporte les contes et participe à sa vie, à sa création en y apportant sa personnalité : il mime, il rit, il marmonne, sa gestuelle captive, le timbre de sa voix fascine, ses silences effraient… Le conteur dialogue avec son auditoire et permet la rencontre entre le récit de fiction et le public. Il intègre l’auditeur dans le cercle magique du récit. C’est cette part de liberté qu’a le conteur et que la lecture figée de l’écrit ne permet pas. Pour autant, le conte est-il perdu, affaibli par la transcription écrite et affadi de nos jours par les adaptations cinématographiques diffusées en masse ?

Le conte est mort ! Vive le conte !

La parole continue de circuler. Dans les cours de récréation, les enfants font référence dans leurs histoires aux personnages télévisés. Les échanges et les dialogues se poursuivent dans les cafés et les commerces. Et c’est à travers la parole du peuple vivant que les récits perdurent. Le conte comme partie intégrante de notre patrimoine oral a peut-être encore de beaux jours devant lui !