Skip to content
Accueil » Articles » Le conte et les cultures orales

Le conte et les cultures orales

Une voix. L’oralité, c’est avant tout une voix, l’éveil aux sens, celui d’un son accompagné de son souffle. Les premiers mots de la vie dits par la mère. Jeune enfant, c’est l’expression par le langage avec la famille, l’entourage.

 

L’oralité du conte : un mode de socialisation.

Une voix qui transmet par le lien direct d’une personne à une autre, qui crée une émotion, possède un timbre, une emprunte personnelle. L’oralité à travers le langage, c’est la confrontation, la sociabilisation, la relation aux autres. Les cultures orales existent depuis des millénaires et sont présentes dans toutes les cultures. L’ampleur de l’écrit nous fait oublier, du moins dans les cultures occidentales, les traditions orales fortement liées aux cultures locales. Pourtant, les histoires, les coutumes, les mythes et légendes des différentes communautés se sont transmis à travers le temps. Loin de reléguer dans l’oubli les connaissances et les traditions, l’oralité les a préservées en les transmettant, avec des variations et imprécisions, d’une génération à l’autre, par la mémoire.

 

Le conte, une façon de se former à la vie.

La tradition orale, c’est bien sûr le conte, la narration orale, mais aussi le chant, la poésie, le discours… En effet, dire un conte est souvent accompagné de musique, de chants, de danses et de gestes. Il met en interaction directe le conteur et son public, l’engageant directement dans l’histoire, stimulant ainsi la mémorisation.

L’oralité du conte n’a pas pour vocation de transmettre dans son exactitude une information puisque de manière évidente la mémoire ne peut pas stocker autant d’informations que le permet l’écrit. Et c’est bien là le paradoxe ! Un conte a parfois plusieurs versions d’un endroit à un autre, les faisant se confronter parfois. C’est ainsi que Le Petit Chaperon Rouge apparaît sous différentes versions. Pour certains, la fin est heureuse, le Chaperon Rouge est sorti du vendre du loup par le chasseur; pour d’autres il est définitivement avalé par le loup. Au fond, l’exactitude de l’information n’est pas la raison d’être du récit oral. C’est tout ce que véhicule le conte qui est important : la mémorisation, l’apprentissage, la transmission de valeurs, l’éducation, la stimulation de l’esprit critique, la poésie, la morale…

C’est bien là la force de l’oralité du conte ! En dehors des voies académiques, c’est un enseignement à la vie et à l’humanité.