Auteur, conteur, Yannick Jaulin est né en Vendée. Il partage, enfant, la vie rurale de sa région où il reçoit les récits des anciens dans sa langue natale, le parlanjhe, dialecte poitevin-saintongeais.
Yannick Jaulin, une identité locale et un message universel.
Porteur de contes, de récits populaires ou merveilleux qu’il exprime avec tendresse et humour, Yannick Jaulin recueille et écrit des histoires qui nous touchent tous. Pour cela, il fait entendre au-delà de ses racines poitevines des mots et des récits. Des histoires qui vont à la rencontre des autres, des récits universels appartenant aux valeurs humaines.
Le poitevin-saintongeais : entre mémoire, enjeux de société et émancipation.
Avec son expression décalée où résonnent les contes anciens, l’actualité et l’intime, ce conteur moderne cherche à dépasser les peurs, adoucir les douleurs du monde et perpétuer la transmission orale. Cette oralité où s’exprime sa langue maternelle, le poitevin-saintongeais, patois de gens du peuple dont « la parole publique n’est pas accordée », est exacerbée dans ses interventions. Certains aiment gasoiller quand d’autres préfèrent s’apouer sur un banc ou se graler au soleil. Ainsi, Yannick Jaulin partage la conscience collective, il fait résonner son identité, son territoire et perpétue la construction de l’imaginaire que favorise les contes. Mais surtout, il affirme avec force sa liberté. Il s’affranchit des discours convenus. Pour lui, le conte est un outil d’émancipation et de transmission.
Dans sa représentation « Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour », Yannick Jaulin, revendique sa langue natale. Celle du patois, du dialecte minoritaire souvent méprisé qui n’existe qu’en dehors des chemins académiques. C’est avec des mots empreints de nostalgie que le conteur se console de la mort presque inévitable de sa langue maternelle. L’humour, le rire sont là pour dépasser la mélancolie de cette disparition annoncée. Ainsi, il questionne le spectateur sur la différence et la diversité et la dominance d’une culture monolithique.
Une fresque sociologique.
Yannick Jaulin partage cette mémoire avec le public : une fresque sociologique de sa terre, de l’histoire des gens qui y habitent car point d’écrits en patois. C’est l’oralité qui fait force. C’est elle qui transmet, qui lie les individus, éduque, sert de médiation entre les générations. Et c’est toujours avec joie et bonne humeur que Yannick Jaulin nous convie à l’écouter au banquet des mots et des émotions.